LE MYTHE BIEN COMMODE DE LA « GÉNÉRATION Y » : DÉSAMOUR DU TRAVAIL OU PRÉCARITÉ DE L’EMPLOI ?
Le concept a suscité conférences, articles, ouvrages, prestations de conseil… Les jeunes se seraient détournés de la valeur travail et seraient aujourd’hui avant tout centrés sur leurs loisirs, leurs amis, leur mobile… Ils constitueraient une génération spécifique, la Génération Y : Y comme le fil de leurs écouteurs sans cesse à leurs oreilles, Y comme « why? », la question qui brûle leurs lèvres dès qu’on ose les inciter à l’effort… Des individus connectés et mobiles, ouverts au monde, généreux, mais zappeurs et infidèles, sans ancrage, sans projet de long terme. Des E.T. pour l’entreprise, sortes d’anguilles difficiles à cerner, à motiver, à cadrer… Une description qui parle à de nombreux parents et à de nombreux dirigeants. Mais le concept mériterait d’être examiné d’un peu plus près.
Les recherches en gestion menées ces dernières années peinent en effet à identifier les véritables spécificités, qui, au-delà de la jeunesse, permettraient de caractériser cette fameuse Génération Y et ses relations au travail. Le regard porté par les plus anciens sur la génération montante a ainsi toujours été critique. Mais au-delà de la sagesse populaire, que démontrent les études scientifiques ?
A partir de ses propres recherches et de la veille menée sur les travaux académiques du monde entier, Laurent Giraud propose une synthèse et une réflexion sur le sujet.